Interview – Kate Foo Kune, athlète aux JO de Rio 2016 et étudiante en sport business

Kate Foo Kune badminton JO rio 2016

 

Dans quelques jours débutent les Jeux Olympiques d’été de Rio 2016. Un évènement planétaire qui va rassembler plus de 10 000 athlètes venus des 4 coins du monde.

Et parmi ces athlètes, tous ne sont pas des stars empochant des millions de dollars. Nombre d’entre eux ne sont pas des sportifs professionnels et doivent travailler à côté de leur pratique du haut niveau.

D’autres sont également étudiants. C’est le cas notamment de Kate Foo Kune. La jeune sportive de 23 ans suit des études en management du sport à la Sports Management School, école qui forme aux métiers du sport business. 

L’occasion pour nous de poser quelques questions à celle qui sera porte-drapeau de Maurice.

 

SportBuzzBusiness.fr Quel est votre parcours en tant que championne de badminton ? A quel âge avez-vous commencé ?
Kate Foo Kune : J’ai commencé très jeune, j’ai toujours été dans le monde du Badminton car mes parents y jouent et ma soeur était aussi une championne. J’ai commencé sérieusement le Badminton à l’âge de 12 ans. Je suis double championne d’Afrique en titre, Championne de Maurice, Championne des Iles de l’Océan Indien en titre.

« Plus c’est dur, plus on est satisfait de soi quand on y arrive ! »

SBB : Quel est votre objectif pour les Jeux Olympiques de Rio 2016 ? La qualification a-t-elle été compliquée ?
KFK : Je sais que les JO rassemble les meilleurs mondiaux et n’étant pas tête de série, je serai certainement confronté à un tableau difficile. L’objectif c’est de sortir le ou les meilleurs matchs de ma vie car participer aux Jeux Olympiques est déjà un exploit pour moi. Pour me qualifier, j’ai dû enchainer une vingtaine de tournois à travers le monde pendant une année afin de récolter le maximum de points tout en m’entraînant et poursuivant mes études en parallèle. Cela à été extrêmement dur à gérer, j’ai eu des adversaires redoutables… Mais plus c’est dur, plus on est satisfait de soi quand on y arrive !

SBB : Vous suivez également des études en management du sport à Sports Management School. Depuis combien de temps ? Pourquoi avoir choisi cette école ?
KFK : Je commencerai mon Bachelor 2 à la SMS à partir du mois de septembre. J’ai choisi Sports Management School car elle propose des solutions adaptées aux sportifs de haut niveau. Par exemple, je suis excusé si je dois rater des cours pour aller aux entrainements ou tournois et il y a un système de rattrapages à la fin de l’année pour les examens que j’ai raté à cause des compétitions. L’école SMS comprend les besoins d’un sportif qui doit s’entraîner 2 fois par jour et aller en cours en même temps et c’est pour cela que j’ai choisi de faire mes études là-bas.

SBB : En tant que sportive de haut niveau, est-ce compliquée de réussir des études ? Quelles sont vos relations avec les autres étudiants ?
KFK :
 Oui, en étant sportive de haut niveau c’est compliqué de suivre et réussir des études. Parfois je rate beaucoup de cours et je n’ai pas beaucoup de temps pour les rattraper mais il est important pour moi de prévoir un avenir après le Badminton et c’est pour ça que je m’applique deux fois plus. Je n’ai pas de rythme particulier avec SMS car l’horaire des cours change toutes les semaines, je trouve ça bien car je ne rate presque jamais le même cours étant absente aux mêmes horaires toutes les semaines pour cause d’entraînements.
J’ai d’excellentes relations avec les autres étudiants. Au début, j’appréhendais un petit peu, je suis plus âgée que la plupart des élèves de ma classe à cause de mes années consacrées au Badminton, mais après quelques semaines j’ai fais des rencontres formidables. Ils m’aident beaucoup pour rattraper les cours, en me les prêtant et en m’expliquant ce que j’ai raté. Sans cette dynamique dans la classe, les études seraient plus dures !

« Ce que j’ai appris à travers le sport est un atout quand je commencerai à travailler. »

Kate foo Kune JO rio 2016 badminton mauriceSBB : Que peut vous apporter selon vous votre expérience de sportive de haut niveau dans vos prochains métiers ?
KFK : Je voyage seule la plupart du temps et souvent dans des pays dangereux ! Je n’ai jamais eu peur de cela car j’ai toujours été aventurière… Ces voyages m’ont rendue très autonome. Les grosses défaites ainsi que les déceptions sportives m’ont grandi et m’ont donné un mental d’acier. Mon expérience fait que j’ai toujours confiance en mes capacités et je vais toujours sur un court pour gagner. J’ai une rage de vaincre, je ne veux jamais baisser les bras car je me dit qu’il y a toujours une solution et que ce n’est jamais perdu d’avance. J’ai appris par le sport qu’il faut toujours se donner à 1000%, et cela s’applique partout. Ce que j’ai appris à travers le sport est un atout quand je commencerai à travailler.

SBB : Pensez-vous déjà à votre reconversion ?
KFK : Oui, je pense à mon avenir professionnel. Le sport de haut niveau, c’est génial, mais ça à une date limite ! Je veux me donner les moyens de prévoir le meilleur avenir professionnel possible dans le futur.

SBB : Quels sont les métiers qui vous attirent ?
KFK : Etre commerciale, travailler dans les sociétés de paris sportifs, être agent sportif ou encore le management.

« Durant une année Olympique, mes déplacements incluant billets d’avions et hôtels coûtent plus de 10 000 €. »

SBB : Vivez-vous de votre pratique de haut niveau au badminton ? Quelles sont vos ressources ?
KFK : Il est difficile de vivre du Badminton. Je suis boursière Olympique, ce qui m’a donné un coup de pouce énorme pendant ma course Olympique. Je suis aidée par mon club d’Issy-les-Moulineaux dans lequel je m’entraîne 2 fois par jour. Je suis aussi souvent aidé par un « trust fund gouvernemental » qui s’appelle le TFES ainsi que par des sponsors privés comme Artengo. Ma famille m’aide également. Les sponsors privés sont vitaux pour moi car c’est ma source principale de revenus pour réussir à financer mes tournois. Durant une année Olympique, mes déplacements incluant billets d’avions et hôtels coûtent plus de 10 000 €.

SBB : Combien gagnent les meilleurs joueurs et joueuses de badminton ? Quelle est la plus grosse dotation offerte par un tournoi ?
KFK : Les meilleurs mondiaux gagnent énormément, surtout en Asie où le sport est aussi populaire que le football en France. Je ne sais pas combien ils gagnent mais le vainqueur du All England World Super Series Premier, qui est un des tournois les plus prestigieux dans le monde du Badminton, gagne environ 40 000 dollars.

SBB : Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours de ces Jeux Olympique de RIO 2016 ?
KFK :
Pendant le mois de Mai, je vivais un peu un rêve car je ne réalisais pas tout à fait que j’avais vraiment réussi à me qualifier pour les JO ! Ce sont mes premiers et je voulais bien les préparer. Je ne voulais pas commencer ma préparation trop tôt car j’avais besoin d’une pause après une année de tournois pour la qualification. J’ai commencé en juin avec une grosse préparation physique et j’ai enchaîné avec une grosse préparation Badminton en juillet.

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