Article en partenariat avec : En Tribunes
Obtenir des billets pour un match de football est devenu une expérience à part entière. Avec l’essor du digital, la billetterie s’est professionnalisée, diversifiée, mais aussi complexifiée pour le grand public.
Aujourd’hui, les supporters peuvent acheter leur place via le site officiel du club (marché primaire), mais aussi sur des plateformes de revente (marché secondaire), parfois à des prix plus élevés, parfois dans une zone différente de celle initialement souhaitée.
Chaque stade, chaque club a ses propres règles, ses propres circuits de vente, ses propres politiques tarifaires. Ajoutez à cela des variables comme les quotas pour les supporters visiteurs, les ventes privées, les abonnements partiels, les plateformes partenaires, les packages hospitalités, et vous obtenez un écosystème de billetterie difficile à décrypter pour le fan lambda.
Le meilleur exemple, c’est celui de Liverpool. Pour aller voir jouer les Reds, le canal officiel est celui du Membership “All red”, un abonnement qui se décline en différentes options allant de £20,99 (environ 25 €) à £42,99 (environ 50 €) par saison.
Le membership en lui-même ne garantit pas l’accès à la billetterie, puisqu’il y a une étape intermédiaire, le fameux “ballot”, qui détermine qui aura accès à la vente.
Mais attention, tous les membres ne sont pas éligibles à ce tirage au sort puisqu’un système de “loyalty points”, plus ou moins restrictif en fonction des affiches, vient s’ajouter dans le but de récompenser les supporters les plus fidèles. Si par chance, vous faîtes partie des heureux élus, alors vous pourrez acheter votre place, avec des tarifs allant de £9 à £61. Sinon, il faudra retenter votre chance…
Face à tant de complexité, le marché secondaire autour du LFC s’est beaucoup développé ces dernières années, avec différents acteurs allant de la plateforme de revente au fournisseur officiel d’hospitalités, en passant par l’agence de voyage. Là encore, l’éventail de prix varie du simple au triple en fonction des acteurs et des prestations (place sèche ou combi trip) avec des prix rarement inférieurs à 150 €.
Dans ce contexte, la comparaison devient un outil indispensable, notamment pour les matchs à forte demande (classiques, derbys, Ligue des Champions, etc.). C’est justement le rôle qu’a choisi de remplir En Tribunes, un comparateur dédié à la billetterie du football.
Entretien avec Antoine Brisset, fondateur d’En Tribunes
Sport Buzz Business : Pourquoi avez-vous créé En Tribunes? Quelle était votre intuition de départ ?
Antoine Brisset : Au début des années 2010, je travaillais en agence web. J’avais lancé, en side project, un petit site internet consacré au Classico OM-PSG, pour me faire la main.
J’y avais créé plusieurs pages : l’histoire de la rivalité entre les deux clubs, le palmarès de chacun, la liste des joueurs ayant porté les deux maillots, etc.
J’avais aussi bricolé une page “billets” avec les infos pratiques (horaire, stade, diffusion TV) et des liens vers les principales billetteries en ligne proposant des places pour le match.
En consultant les statistiques de trafic, j’ai constaté que cette page était de très loin la plus visitée.
En parallèle, je recevais de plus en plus de messages de personnes qui ne trouvaient pas de billets (ou les trouvaient trop chers) et me demandaient de l’aide.
C’est à ce moment-là qu’est née l’idée d’En Tribunes : aider les internautes à trouver des places de foot au meilleur prix.
S.B.B. : Comment fonctionne En Tribunes concrètement pour l’utilisateur ?
A.B. :C’est assez simple. L’utilisateur peut naviguer sur le site de deux façons : soit par compétition (via le menu principal), soit par équipe (grâce au formulaire de recherche situé en haut de page).
Sur les pages de listing de chaque compétition ou équipe, différents filtres sont disponibles. Il suffit ensuite de cliquer sur le libellé d’un match pour accéder à sa fiche détaillée.
Pour chaque match, toutes les offres de billetterie détectées par nos systèmes sont affichées et classées du prix le plus bas au plus élevé.
Chaque offre est enrichie de plusieurs informations utiles : la langue du site, sa typologie (billetterie officielle, marketplace, agence de voyage, etc.), la devise de paiement, mais surtout la note Trustpilot, qui permet d’évaluer la fiabilité du vendeur.
Enfin, des informations complémentaires sur le stade, ainsi qu’une FAQ, sont également proposées.
S.B.B. : Comment sélectionnez-vous les plateformes/partenaires référencées sur En Tribunes ? Y a-t-il des critères d’entrée ?
A.B. : En Tribunes, je l’ai toujours vu comme une sorte de Skyscanner des billets foot.
Ma philosophie, c’est d’être le plus exhaustif, le plus neutre et le plus transparent possible.
Je n’écarte donc aucune plateforme, à partir du moment bien entendu où :
- elle respecte le cadre légal de la vente de billets
- elle est en capacité de me fournir des données exploitables sur son catalogue
Pour aider l’internaute, je lui fournis un maximum d’informations utiles à sa prise de décision : le prix du billet, la note / le nombre d’avis Trustpilot, la langue du site, etc.
Il est ensuite libre de faire son propre choix.
Mon rôle est d’offrir un service de comparaison de prix, pas de mettre en avant un site plutôt qu’un autre.
Pour ceux qui ne veulent pas s’écarter du circuit de vente officiel, j’ai également créé un annuaire des revendeurs autorisés de chaque club, que je mets à jour régulièrement.
S.B.B. : Quelle est l’audience d’En Tribunes ? Avez-vous observé des pics de trafic autour de certains matchs ou compétitions ?
A.B. : Comme vous pouvez vous en douter, le trafic est fortement lié au calendrier des plus grands championnats européens.
De début juin à mi-juillet, lors de la trêve estivale, le nombre de visiteurs sur le site chute. Puis, peu avant la reprise, le trafic remonte progressivement jusqu’à atteindre un pic en septembre. Il se stabilise ensuite, avec toutefois quelques pointes lors des phases finales de Coupe d’Europe (Champions League, Europa League).
En moyenne, le site enregistre entre 10000 et 20000 sessions chaque mois.
S.B.B. : Quelles sont les prochaines étapes de développement pour En Tribunes ?
A.B. : J’aimerais beaucoup développer En Tribunes à l’international, avec une version multilingue. Le problème, c’est que la législation autour de la vente de billets varie d’un pays à l’autre, avec beaucoup de subtilités. C’est donc un très très gros chantier !
Récemment, j’ai ajouté la possibilité de comparer les prix des OTA (Online Travel Agency) pour les visites de stade, directement sur les pages matchs et sur les pages équipes. Une fonctionnalité pratique pour préparer son voyage foot !
Je travaille également sur un système d’alerting, mais je garde encore la surprise
S.B.B. : Quelle est votre vision sur l’avenir du marché secondaire dans le sport ?
A.B. : Je pense que le secteur de la billetterie va être de plus en plus régulé. À l’heure actuelle, il n’existe pas de réglementation commune à l’échelle européenne, mais de nombreux pays commencent à s’emparer du sujet, à l’image — récemment — de l’Espagne.
L’objectif étant avant tout d’éviter la spéculation et de mieux protéger le consommateur en sécurisant l’achat et la revente.
L’enjeu, toutefois, c’est de ne pas créer de situation de monopole et de laisser au consommateur final suffisamment de libre arbitre.
Aux Etats-Unis, par exemple, le marché est beaucoup plus “ouvert” avec un dynamic pricing très présent. La palette de prix est donc beaucoup plus large, dans un sens…comme dans l’autre.
S.B.B. : Quel match ou compétition sportive rêvez-vous de voir, en tribunes justement ?
A.B. : Je suis un fidèle supporter du RC Lens depuis tout petit et j’ai eu l’occasion d’assister à de grands moments de football à Bollaert. Je rêve donc de les revoir un jour en Ligue des Champions !
J’aime également beaucoup le foot anglais et je prévois cette année d’aller voir un match à Londres. Le top ce serait Fulham, pour le côté historique et authentique de Craven Cottage !
