Apple a franchi une étape majeure en acquérant mi-octobre les droits de diffusion exclusifs de la Formule 1 aux États-Unis pour cinq saisons, de 2026 à 2030. Dans les faits, toutes les séances d’essais, de qualifications, les sprints et les Grands Prix seront diffusés en streaming sur Apple TV. Cet accord met un terme à l’entente actuelle avec ESPN (détenue par Disney), qui couvrait trois saisons et expire fin 2025.
Financièrement, Apple injectera en moyenne plus de 150 millions de dollars par saison, contre 85 millions pour ESPN; Un bond spectaculaire par rapport aux moins de 5 millions versés annuellement entre 2020 et 2022. Par ailleurs, l’offre F1 sera intégrée nativement à l’écosystème Apple, touchant des millions d’utilisateurs via Apple TV, mais aussi Apple News (l’application de news la plus téléchargée aux États-Unis), Apple Music, Apple Maps et Apple Fitness.
Cependant, le passage d’un réseau de diffusion national attirant en moyenne plus d’un million de téléspectateurs par course à un service de streaming – représentant moins de 0,5 % des minutes de vidéo consommées aux États-Unis, selon les publications spécialisées américaines – a inévitablement soulevé la question : la F1 sacrifie-t-elle un large public pour une simple augmentation de ses revenus ?
« Ce qui nous enthousiasme dans cet accord, c’est la diversité croissante des modes de consommation »
Dans un entretien exclusif accordé à SportBusiness Media, Ian Holmes, directeur des droits médias et de la diffusion de la F1, a affirmé qu’une telle vision reposait sur une conception « très bidimensionnelle et linéaire » de l’audience globale : « Si l’on définit la portée comme l’audience moyenne en direct un dimanche après-midi entre 14 h et 16 h, ou à l’horaire local de la course, alors oui, Apple TV n’est pas encore aussi diffusé qu’ESPN. Mais à l’avenir, la portée devra être mesurée de manière beaucoup plus sophistiquée et nuancée. C’est ainsi que nous l’envisageons, et je suis certain qu’Apple partage cette vision », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « Se focaliser uniquement sur les audiences en direct est une approche réductrice et obsolète. Ce qui nous enthousiasme dans cet accord, c’est la diversité croissante des modes de consommation, à des moments variés, sur des appareils multiples. L’offre à 360 degrés d’Apple nous permettra de toucher un public bien plus large. »
Selon l’enquête globale 2025 des fans de F1, 47 % des nouveaux spectateurs américains (ceux qui suivent la discipline depuis cinq ans ou moins) ont en effet entre 18 et 24 ans, et plus de la moitié sont des femmes.
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