« On veut que ça marche » : comment la Fédération française de football veut remplacer la LFP

Philippe Diallo, président de la FFF. Capture d'écran X

La FFF veut remplacer la LFP par une « société de clubs » dès 2026. Objectif : moderniser la gouvernance du football pro et reprendre la main sur les enjeux économiques et audiovisuels.

La Fédération française de football (FFF) accélère sa stratégie de réforme de la gouvernance du football professionnel. Porté par son président Philippe Diallo, un projet de création d’une « société de clubs » a été présenté ce mardi aux instances du football et aux clubs professionnels. Objectif : remplacer la Ligue de football professionnel (LFP) d’ici juillet 2026 par une structure plus moderne, plus agile, et plus alignée avec les enjeux économiques actuels.

Cette future entité réunirait les missions actuelles de la LFP et de LFP Media – la filiale en charge de la commercialisation des droits audiovisuels – et pourrait, dès cette saison, porter la création d’une plateforme de diffusion directe. Un virage stratégique fort, qui place la maîtrise des revenus commerciaux et de la distribution au cœur du modèle.

Plus de présidents, mais des managers indépendants

Mais au-delà de l’aspect technique, la transformation est aussi politique. La société n’aurait plus de président, mais serait dirigée par des managers indépendants, révocables par un conseil de surveillance. Ce dernier inclurait les 36 clubs professionnels, le fonds d’investissement CVC, les familles du football (joueurs, arbitres, entraîneurs, médecins…) et la FFF, chacun détenant une voix dans une gouvernance partagée.

La Fédération y conserverait toutefois un rôle central, grâce à « un droit de veto large, qui lui permet d’intervenir si l’intérêt général de la discipline n’est pas respecté », insiste Philippe Diallo. Elle pourrait par exemple se prononcer sur la composition des divisions professionnelles ou les grands équilibres économiques.

Consciente des critiques, la FFF veut se montrer rassurante : « On ne veut pas mettre la main sur la Ligue, on veut que ça marche », affirme Philippe Diallo. Et de répondre aux accusations de prise de pouvoir : « Si j’avais été dans cette démarche, il me suffisait de dire : C’est formidable, on ne touche à rien. Donc les gens qui me critiquent sur ce point-là, soit ils n’avaient pas lu le texte, soit ils étaient de mauvaise foi. »

Rémunérations plafonnées

La réforme s’inscrit également dans le calendrier parlementaire, alors que la proposition de loi sur la gouvernance du sport professionnel doit être examinée à l’Assemblée nationale. La FFF milite notamment pour faire sauter le plafonnement voté au Sénat sur les rémunérations des dirigeants des ligues, aujourd’hui limitées à 450.000 euros. « Ce doit être revu. La rémunération doit être laissée à la liberté des actionnaires pour pouvoir attirer les meilleurs talents », plaide Diallo.

Cette refonte pose des enjeux cruciaux de marketing sportif : droits TV, gouvernance des actifs, modèle économique des clubs… Autant de leviers que la Fédération veut repositionner dans une logique de performance collective, de gouvernance partagée et de valorisation du produit Ligue 1.

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