Interview : Greg Dick, Directeur Financier de la Canadian Football League (CFL)

 

 

Vu de France, le football américain se résume à la NFL, ligue surpuissante des Etats-Unis. Au Canada, la discipline, avec quelques règles différentes, est également très populaire avec la Canadian Football League (CFL). Une ligue professionnelle qui gagne à être reconnue au-delà de ses frontières.

Il y a quelques jours, la CFL organisait en France une détection de joueurs français, en association avec la Fédération Française de Foot US. La présence d’un joueur tricolore dans la ligue professionnelle canadienne suffirait-elle à faire de la CFL une compétition suivie en France ?

Par l’intermédiaire de l’agence Com’Over, nous avons posé quelques questions à Greg Dick, Directeur Financier de la CFL et Directeur des opérations football.

SportBuzzBusiness.fr : Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la CFL, combien d’équipes participent au championnat ? 
Greg Dick: La CFL (Canadian Football League) a 107 ans, elle est composée de neuf équipes qui sont en compétition pour la Grey Cup. Neuf équipes à travers le pays avec une saison régulière de 18 matchs avec trois rounds de matchs décisifs pour remporter la coupe.

SBB : Quels sont les revenus de la CFL et quelle est la part des droits TV ?
GD : Les principales sources de revenus de la CFL sont les ventes des billets de match, le sponsoring et notre accord de diffusion avec TSN qui est la chaîne sportive au Canada qui diffuse chaque match. Nous avons un accord de diffusion avec ESPN aux Etats-Unis, ils diffusent un match par semaine. Nous avons quelques autres accords de diffusion au Mexique et d’autres pays. Le chiffre d’affaires est à peu près de 200 millions de dollars canadiens (environ 137M€).

« Le chiffre d’affaires est à peu près de 200 millions de dollars canadiens. »

 

https://twitter.com/MTLAlouettes/status/1224875400200966145

SBB : Quels sont les principaux sponsors de la CFL ? Que recherchent-ils et quels sont les chiffres vendeurs du championnat aujourd’hui pour séduire et attirer les commanditaires potentiels ?
GD : Notre sponsor principal est Shaw Cable qui est un opérateur de diffusion et de télécommunication. C’est un sponsor qui n’a rien à voir avec notre contrat de diffusion, c’est un sponsor et pas un partenaire TV. Les sponsors recherchent trois critères importants : la vente de tickets, la présence des spectateurs aux matchs, l’audimat et l’engagement de la part des fans. Ce sont les critères principaux que les sponsors évaluent pour établir un partenariat. Bien évidemment, les sponsors accordent de l’importance aux chiffres mais ils évaluent également le profil des consommateurs qui assistent aux matchs. Il faut que les deux parties y trouvent de la valeur.

Notre but est de doubler notre chiffre d’affaires dans les cinq années à venir. Le développement au global du championnat pourrait représenter aux environs d’un tiers voir la moitié de cet objectif. Au Canada, des éléments pourraient changer comme les jeux d’argents et les paris sportifs. Aux Etats-Unis, les jeux d’argents sont déréglementés, les paris sportifs sur les paris simples sont autorisés ce qui permet aux ligues de gagner de l’argent. Nous espérons que cela va changer au Canada. Les gens parient sur des matchs à l’autre bout du monde, ce n’est pas légal pour le moment sur notre territoire et les clubs et ligues ne gagnent rien sur ces paris offshores en Asie. Ils parient sur des matchs français de football de seconde division et même des matchs canadiens de foot de quatrième division, ils parient sur tout et n’importe quoi… Lorsque les paris simples seront légalisés cela représentera une importante part du chiffre d’affaires pour la CFL. Au-delà, notre objectif est de continuer à avoir des stades pleins, de l’audimat et une expérience client satisfaisante, les piliers du chiffre d’affaires de la CFL.

Exemple d’une campagne de communication des Alouettes de Montréal

SBB : Quels sont les budgets des différentes équipes ?
GD : Autour de 28 à 32 millions de dollars CAD et des dépenses autour de 25 millions en moyenne. Le plafond des salaires pour les joueurs est fixé pour les années à venir, ce qui fait que les coûts opérationnels représentent les dépenses principales pour un club de football. La moitié de ces dépenses est consacrée aux joueurs. Il y a ensuite d’autres dépenses liées aux joueurs et nous avons aussi un plafond pour les coachs et le personnel dédiés aux joueurs. En gros, les dépenses opérationnelles représentent à peu près 11 à 13 millions de dollars par an soit la moitié de nos dépenses totales consacrées à l’opérationnel.

« Il y a de très bons joueurs en France. Ce sont les joueurs qui vont attirer les investissements et booster le business. »

SBB : Un mot sur les droits TV de la CFL ?
GD : Cette année est la première année d’un nouveau contrat de six ans avec TSN au Canada. Aux Etats-Unis, nous avons un contrat avec ESPN. Aujourd’hui, nous souhaitons que ces droits permettent de stimuler le chiffre d’affaires sur les diffusions internationales. Si on arrive à avoir des joueurs français, des joueurs allemands, des joueurs japonais, mexicains… cela permettrait d’attirer de nouveaux diffuseurs à l’international.

SBB : Le défi semble être de taille face à la NFL qui tente également de se globaliser.
GD : A ce jour, nous avons également un contrat de diffusion au Mexique et un peu de streaming. Notre objectif est d’avoir soit une offre streaming soit un contrat de diffusion télé. C’est possible de retransmettre TSN, il suffit de mettre en place un contrat avec des diffuseurs locaux, c’est notre objectif.

SBB : Est-ce que la France est un territoire intéressant à conquérir pour la CFL ? 
GD : Il y a de très bons joueurs en France. Ce sont les joueurs qui vont attirer les investissements et booster le business. Si je prends l’exemple de la NBA : lorsque Yao Ming est arrivé en NBA de Chine, les revenus de la ligue ont explosé en Asie car Yao Ming était un très bon joueur. Cela fonctionne de la même manière, si on repère un bon joueur français et deviens célèbre, cela permettra de booster l’intérêt et le chiffre d’affaires. Nous nous inspirons de la NBA sur ce point-là.

SBB : Peut-on imaginer un match de CFL en Europe dans un futur proche ?
GD : Oui, on parle d’un délai court. L’année prochaine. 2021 serait la date la plus proche, 2022 la plus réaliste. Avec Pierre Trochet (NDLR : Directeur des opérations business pour la Fédération Française de Football Américain) et mes équipes, nous sommes déjà en train de visiter des stades susceptibles d’organiser un match en France, donc cela est possible !

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