Dans un an et demi, la Polynésie française redeviendra l’un des épicentres du sport océanien. Après avoir accueilli les épreuves de surf lors des Jeux olympiques de Paris 2024, Tahiti se prépare désormais à recevoir, du 24 juillet au 7 août 2027, la 18ᵉ édition des Jeux du Pacifique.
« Un peuple, un océan, tous unis pour célébrer les jeux. » Le slogan choisi par le comité d’organisation reflète parfaitement l’esprit d’un rendez-vous qui dépasse largement le cadre de la compétition. Pour la troisième fois, trente-deux ans après la dernière édition tahitienne, la Polynésie accueillera ce rassemblement qui fait figure de mini-Jeux olympiques pour les nations du Pacifique. Au total, plus de 4 500 athlètes et officiels issus de 24 pays, îles et territoires se retrouveront pour s’affronter dans 24 disciplines, réparties sur près d’une trentaine de sites.
L’esprit des Jeux 2027 reste fidèle à l’ADN culturel du Pacifique, comme le rappelle Noélline Parker, présidente du Comité d’organisation des Jeux du Pacifique 2027 : « Quand on pense au Pacifique, on pense à la chaleur humaine, au partage, à la beauté de la nature. Plus qu’une compétition, les Jeux du Pacifique sont une célébration de nos cultures, de nos talents et de nos valeurs. »
346 épreuves dispatchées sur trois îles
Grâce à la présence annoncée d’athlètes de premier rang mondial, les Jeux du Pacifique ambitionnent de devenir une étape incontournable sur la route de Los Angeles 2028 et Brisbane 2032. Huit disciplines feront ainsi office d’épreuves intégrées au chemin de qualification olympique. La natation, sport majeur dans la région, occupera un rôle central, tout comme le rugby à 7, véritable religion dans de nombreuses îles. D’autres disciplines comme le tir à l’arc, le taekwondo, le tir au pistolet, l’athlétisme ou l’haltérophilie offriront également des opportunités de décrocher des billets olympiques. Avec 356 épreuves au programme, enrichies par trois parasports, Tahiti 2027 confirme sa volonté d’être un tremplin vers les plus grandes scènes sportives mondiales.
« Il y a un glissement des grands événements sportifs vers le Pacifique : Tokyo en 2021, Paris 2024 avec l’épreuve de surf, Los Angeles à l’horizon, puis Brisbane 2032. Les Jeux du Pacifique seront une vitrine du savoir-faire franco-polynésien », Noélline Parker, présidente du Comité d’organisation des Jeux du Pacifique 2027
Une telle ambition implique une organisation d’une complexité inédite pour le territoire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 4 500 athlètes, 700 officiels techniques, plus de 12 000 accréditations, dix sites d’hébergement et 10 000 trajets quotidiens à assurer, auxquels s’ajoutent quelque 380 000 repas à préparer et distribuer. Les épreuves se tiendront sur trois îles et douze communes polynésiennes, réparties sur vingt-six sites. Un défi logistique majeur, mais aussi une occasion unique de démontrer la capacité de la Polynésie à accueillir de grands événements.
Des Jeux écoresponsables
L’un des fils rouges de cette édition sera l’écoresponsabilité. Le comité d’organisation a fait de la durabilité une priorité absolue : « L’écoresponsabilité est un leitmotiv sur toutes les décisions que l’on prend. Nous ne voulons ni faire les choses à la va-vite, ni reproduire des modèles dépassés. L’économie sociale et solidaire doit être au cœur du projet. » Des solutions locales seront privilégiées pour les transports, les matériaux, la restauration, la gestion des déchets et la valorisation des savoir-faire artisanaux. L’objectif est clair : réduire au maximum l’empreinte environnementale tout en valorisant la richesse des ressources polynésiennes.
Dans cet esprit, les deux mascottes officielles, dessinées par des artistes du Fenua, incarnent chacune un pan de cette identité. Arava, pieuvre géante joyeuse et curieuse, porte un message d’apprentissage, de culture et de dépassement de soi. Elle raconte ses aventures entre va’a, surf, danses traditionnelles et exploration des îles. « Le savoir est un voyage, et chaque rencontre est une richesse », confie la mascotte dans sa présentation. À ses côtés, To’atini, corail vivant et gardien du lagon, rappelle l’importance de protéger l’environnement marin et la biodiversité océanienne. « Protéger aujourd’hui pour vibrer ensemble demain », affirme-t-il, en invitant enfants, familles et visiteurs à renouer avec une relation respectueuse au Moana.
À la recherche de partenariats français et océaniens
Comme lors des Jeux de Paris 2024, les volontaires joueront un rôle clé. Fort du succès de l’expérience parisienne, Tahiti 2027 lancera une vaste campagne dans les prochains mois visant à recruter 4 500 bénévoles. Ils seront le visage des Jeux, garants du bon déroulement des épreuves.
L’événement veut se reposer sur une stratégie partenariale ambitieuse. Les organisateurs souhaitent mobiliser à la fois les acteurs locaux, essentiels à l’ancrage territorial, ainsi que des entreprises de l’Océanie. Le comité d’organisation veut aussi travailler avec des partenaires métropolitains afin de faire rayonner les Jeux bien au-delà du Pacifique.
« Pour nous, la première étape, c’était bien sûr la métropole. On vient ici à la fois pour faire cette promotion, mais aussi chercher de l’expertise (…) et chercher des financements, que ce soit public ou privé ». Quelque 130 millions d’euros d’investissements seront engagés pour l’évènement. Comme expliquer lors de la présentation officielle, l’objectif est double pour Tahiti 2027 : valoriser l’image de la Polynésie française et renforcer, par ce rendez-vous majeur, la présence française dans la zone océanienne. Plus que montrer ses talents, les Jeux du Pacifique 2027 doivent devenir une vitrine internationale du territoire et de son patrimoine.
À près d’un et demi de l’événement, Tahiti se prépare donc à accueillir bien plus qu’une compétition sportive. Les Jeux du Pacifique 2027 ont déjà commencé à écrire leur histoire. Et ils promettent, d’ores et déjà, de faire vibrer tout le Fenua.