Malgré un budget moyen record, la Betclic Élite se divise en deux mondes : celui des clubs d’Euroligue aux moyens XXL, et celui des autres, au modèle économique plus traditionnel.
Le cap est symbolique : pour la saison 2025-2026, la Betclic Élite affiche un budget moyen de 10,3 millions d’euros, en hausse de 18 % par rapport à l’exercice précédent. Un record économique pour le championnat, mais qui révèle surtout une fracture profonde entre les clubs engagés en Euroligue – Monaco, Paris Basketball et l’ASVEL – et le reste des équipes. Ces trois mastodontes cumulent à eux seuls 86,2 M€ de budget, soit davantage que les treize autres clubs réunis (77,8 M€).
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— Vince 3DBangBang ☘⚪ (@3DBangBang) October 7, 2025
En tête, l’AS Monaco Basket atteint un budget prévisionnel historique de 38,7 M€, surpassant certaines écuries de Ligue 1 ou de Top 14. Paris Basketball, en forte croissance, atteint 28,8 M€, en progression de 53 %. À l’opposé du spectre, Le Portel ferme la marche avec 3,7 M€. « Il y a clairement deux catégories, celle des trois mastodontes et celle des treize autres », résume Patrick Hianasy, président de la DNCCG, cité par le journal L’Équipe.
Des modèles économiques opposés
Derrière cet écart se cachent deux modèles économiques diamétralement opposés. Les clubs non-européens reposent sur un équilibre classique : partenariats (50 %), billetterie (25 %) et subventions publiques (25 %). Leur gestion reste globalement saine.
À l’inverse, les clubs d’Euroligue naviguent en eaux troubles. L’Euroligue n’offrant ni droits TV conséquents ni véritable modèle économique, ces équipes s’engagent dans une course à l’investissement souvent déficitaire. Seuls les « apports exceptionnels » de leurs actionnaires permettent de maintenir le cap. Paris Basketball, qui mise sur une stratégie d’entertainment à l’américaine, en est l’exemple : un écran géant de 18 mètres sur 10, des recettes billetterie à 14 M€, mais un déficit estimé entre 6 et 7 M€.
Face à ces déséquilibres, la LNB devra conjuguer ambitions européennes et viabilité économique. Car derrière les strass de l’Euroligue, l’équilibre du modèle français est plus que jamais sous tension.
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