Face à la chute des droits TV et à une Ligue 1 devenue ultra-compétitive, le FC Lorient s’apprête à être racheté à 100 % par le groupe américain BKFC, une opération présentée comme vitale pour assurer son avenir.
Le FC Lorient s’apprête à changer d’ère. Après trois ans à hauteur de 40 % du capital, Black Knight Football Club (BKFC) s’apprête à racheter 100 % des parts du club breton. Une bascule déjà officialisée par Loïc Féry, président depuis 17 ans, qui présente à nos confrères de L’Équipe cette cession comme un choix de nécessité plus que de rupture.
35 à 40 millions de budget annuel
Dans un contexte où la Ligue 1 s’est resserrée à 18 clubs, où les actionnaires se sont nettement enrichis ailleurs et où les droits TV chutent brutalement, le FCL n’a plus les moyens de lutter seul. L’économiste du sport Vincent Chaudel le résume sans détour auprès de franceinfo : les clubs du profil lorientais « perdaient 10 à 15 millions d’euros de droits télé » et doivent désormais composer avec « entre zéro et 3 millions ». Une saignée budgétaire difficile à absorber pour des structures calibrées autour de 35 à 40 millions de budget annuel.
Face à ce mur, BKFC pèse lourd : plus de 500 millions de dollars de fonds propres, et une stratégie assumée de multipropriété. Le groupe détient déjà Bournemouth en Premier League et Moreirense au Portugal. Un modèle qui suscite parfois l’inquiétude des supporters – qui redoutent la perte d’identité ou le rôle de club « satellite » – mais qui sert aujourd’hui de réponse à l’hypercompétition du football européen. »Le foot français est une excellente affaire », rappelle Chaudel, porté par sa capacité à former et vendre plus que n’importe quel autre championnat.
150 emplois directs, 500 indirects
Loïc Féry, lui, reste à la présidence et deviendra actionnaire de BKFC, tout comme le FC Lorient lui-même. Une manière de prolonger la mainmise locale tout en s’arrimant à une structure plus puissante. Il insiste sur les bénéfices immédiats : attractivité accrue, facilité pour recruter et convaincre, continuité de la passerelle déjà active avec Bournemouth – d’où sont partis, entre autres, Dango Ouattara ou Eli Junior Kroupi.
Le dirigeant assume un choix pragmatique, opposant ce qu’il appelle « l’idéalisme » du public à la « réalité » économique. Avec un club 17e de Ligue 1, 150 emplois directs et 500 indirects, il affirme agir pour la « pérennité » du FCL.
La vente doit encore suivre les procédures habituelles, mais une chose est sûre : Lorient ne joue plus seulement sa saison sportive. Il joue son avenir dans un football qui change très vite, parfois trop vite pour ceux qui ne s’allient pas aux géants.
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