Interdite depuis 2003, la publicité virtuelle pourrait bientôt être autorisée en France. Fédérations et politique cherchent à encadrer cette technologie pour dynamiser les revenus sportifs et réduire les coûts.
Lors du dernier match France-Afrique du Sud (32-15) au Stade de France, les spectateurs et téléspectateurs ont été surpris de voir certains joueurs sud-africains recouverts de peinture verte aux couleurs de sponsors. Cette image insolite illustre un paradoxe français : la publicité virtuelle, qui permet d’afficher des messages uniquement à l’écran, demeure interdite dans l’Hexagone.
Autorisées chez plusieurs voisins européens, ces incrustations numériques ont été bannies en France sur la base de la loi de 1986, décision confirmée par le CSA (aujourd’hui Arcom) en 2003, considérant ces publicités comme « clandestines ». Selon L’Équipe, plusieurs fédérations, dont celles de football et de rugby, militent actuellement pour revenir sur cette interdiction vieille de plus de 22 ans. Elles pointent notamment les coûts écologiques et financiers liés au marquage physique : effacer les logos après un match comme France-Sud-Afrique coûterait jusqu’à 30.000 euros, alors qu’une saison complète peut atteindre 400 000 euros.
« Une technologie mature »
Aurélie Dyèvre, directrice générale de Sporsora, estime auprès de nos confrères que cette technologie pourrait générer des revenus supplémentaires :
« Les temps de pause comme des pénalités ou des transformations peuvent être un bon moyen d’afficher un partenaire. C’est une technologie mature, déjà mise en place par certains détenteurs de droits français à l’étranger, et surtout déjà applicable en France, sur des productions sur lesquelles on n’a pas de contrôle. »
La question pourrait bientôt passer au niveau politique. Le député Benjamin Dirx propose dans un rapport sur le financement du sport « d’autoriser la publicité virtuelle durant les matches sous réserve de règles déontologiques strictes fixées par l’État ».
Sujet tranché par le ministère de la Culture ?
Il précise que les contenus ne devraient pas concurrencer les spots traditionnels diffusés à la mi-temps et souhaite réunir rapidement fédérations, diffuseurs et autorités pour un accord. Si les discussions aboutissent, le ministère de la Culture, compétent sur la question, pourrait rapidement trancher.
Si elle était autorisée, la publicité virtuelle offrirait un moyen économique, écologique et moderne de développer les revenus du sport français, tout en évitant des situations spectaculaires comme la peinture verte sur des joueurs lors du dernier France-Sud-Afrique.
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