Interview « Entreprendre dans le sport » : Kevin Azan, Fondateur de Fyve

 

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Dans le sport et l’évènementiel, les missions de travail sont très souvent ponctuelles. Pour accompagner ce marché entre des offres et des candidats, la société Fyve lancée en 2019 s’est spécialisée au fil des années pour devenir un acteur reconnu en France.

Pour en savoir plus sur Fyve et l’aventure entrepreneuriale, nous avons posé quelques questions à Kevin Azan, son fondateur.

Sport Buzz Business : Pouvez-vous nous présenter Fyve ? Quand avez-vous lancé la société ?

Kevin Azan : Nous avons lancé Fyve en octobre 2019. A l’origine nous avons lancé Fyve avec l’ambition d’accompagner l’essor du freelancing, notamment dans le sport. C’était l’idée première.

Mais aujourd’hui Fyve est une solution de staffing évènementiel plus global. Quel que soit le besoin en staffing de nos clients, freelance, jobs étudiants, CDI/CDD, formation… nous leur trouvons les profils adaptés à leurs projets et sur tout le territoire.

SBB : Qui se cache derrière FYVE ? Combien d’associés êtes-vous ? Quels sont vos parcours ?

KA : Nous sommes deux à avoir lancé Fyve. Il y a Romain Delieutraz et moi. Nos parcours se ressemblent puisque nous avons tous les deux évolué au sein de grandes institutions (FFF, UEFA, Athlé 2020, CAN…) avant de nous rencontrer sur la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019.
Romain gérait le programme volontaires de l’évènement et moi la partie marketing.

« Le freelancing connait un essor incontestable depuis de nombreuses années et le sport n’échappe pas à ce phénomène »

SBB : Quel est le point de départ de cette création, le constat, la motivation… ?

KA : Nous sommes partis de 2 constats :

Le freelancing connait un essor incontestable depuis de nombreuses années (environ 1 million de freelances en France aujourd’hui), et le sport n’échappait pas à ce phénomène.

Le recours temporaire à des consultants est extrêmement fréquent dans de nombreux univers (développeurs, informatique, stratégie…) mais nous avions l’impression que cette activité n’était pas encore répandue dans le sport.

Partant de ces 2 constats on a voulu tester le marché du sport en jouant le rôle d’intermédiaire entre des freelances qui cherchaient des missions et des clients qui cherchaient des talents pour des besoins temporaires.

SBB : Concernant votre métier principal, quel est votre travail concrètement entre les talents et les offres ? Est-ce plus que la diffusion d’offres et profils ?

KA : Tout d’abord nous avons créé une communauté de talents réunis au sein du Fyve Klub. Au-delà des missions que nous pouvons leur proposer, nous apportons un cadre afin que les profils inscrits aient de l’accompagnement. Cela passe par des évènements, de l’information, des échanges au quotidien…

Dans notre fonctionnement, nous ne nous contentons pas de diffuser les offres. Une fois le besoin client reçu nous nous efforçons de trouver le talent le plus adapté à la mission via nos outils digitaux et nous accompagnons les 2 parties tout au long du parcours.

Et une fois la mission lancée, nous continuons cet accompagnement tout du long et mettons à disposition du profil une plateforme pour la gestion administrative de la mission.

SBB : Comment vous démarquez-vous par rapport à vos concurrents ?

KA : Le marché des RH dans le sport est assez petit, chacun ayant son positionnement. Nous avons commencé avec le sujet des freelances et nous élargissons désormais notre offre à plus de services pour nos clients.

L’ambition est de pouvoir proposer plusieurs services RH à un même client et donc de devenir une sorte de partenaire RH.

Côté talents, notre idéal est de pouvoir accompagner un talent de son bac à son CDI. Le parcours peut démarrer avec de la formation chez nous, des jobs étudiants pour découvrir le milieu, du freelancing pour se lancer et trouver un CDI une fois que la personne sait ce qu’elle veut vraiment. Une sorte de parcours idéal.

« Nous sommes en croissance d’année en année et avons réalisé 3 millions d’euros en 2023 »

SBB : En 2024, vous fêtez vos 5 ans, une année marquée par un event majeur, Paris 2024. Allez-vous travaillez sur l’évènement et quels seront les principales échéances cette année ?

KA : Oui 2024 sera forcément une année particulière ! Nous avons la chance de beaucoup travailler sur ce dossier et à plusieurs niveaux :

Pour l’organisateur dans un premier temps afin d’aider à staffer certains projets.

Pour les agences sollicités en fournissant des talents.

Nous sommes dans la dernière ligne droite en termes de staffing, c’est un grand challenge que nous sommes en train de relever.

Mais nous faisons très attention à ne pas être trop focus sur les JOP. C’est très attirant mais on se doit de continuer notre développement et dans 7 mois, Paris 2024 sera fini.

SBB : Quel est votre chiffre d’affaires actuel et celui visé d’ici 3-5 ans ?

KA : Nous sommes en croissance d’année en année et avons réalisé 3 millions d’euros en 2023. Dans 5 ans on espère surtout pérenniser l’activité et attaquer de nouveaux marchés hors sport en France et pourquoi pas à l’international.

SBB : Comment avez-vous débuté l’aventure FYVE d’un point de vue financier ?

KA : Nous avons financé la boite sur fonds propres. Aucun emprunt ni levée de fonds. Cela a été très dur par moments mais la reprise de l’évènementiel à l’été 2021 nous a permis de définitivement nous lancer.

SBB : Quel est le business model de FYVE ? L’avez-vous fait évoluer après 4 années d’existence ?

KA : Sur notre activité « freelance », nous vendons une prestation à un client et nous redistribuons l’essentiel aux talents. Cette activité représente l’essentiel de notre CA en 2023.

A partir de 2024, cette part va surement diminuer suite au lancement de nouveaux services :

Fyve Recrutement va aider nos clients à recruter des profils en CDD / CDI dans l’évènementiel
Fvye Crew va fournir du staff style jobs étudiants à nos clients pour des missions courtes
Fyve Akademy va Former nos clients aux métiers de l’évènementiel sportif

SBB : Qui sont vos clients aujourd’hui et quel a été le premier à vous faire confiance ?

KA : Nous avons la chance de travailler avec un grand nombre de clients et de différentes tailles. Ca peut aller de la Coupe du Monde de Rugby 2023 à un organisateur de courses en province en passant par les fédérations, sponsors, agences etc. Le deal le plus marquant restera l’UEFA pour la finale de la Champions League à St Denis en 2022.

SBB : Pouvez-vous nous détailler ce souvenir de la finale de l’UEFA Champions League à Saint-Denis ? 

KA : La guerre en Ukraine a déplacé la finale de la Champions League masculine à St Denis. L’UEFA et la FFF avaient 4 mois pour organiser cette finale et ont donc cherché des talents pour intégrer l’équipe projet. Nous avons fourni 5 personnes sur des fonctions différentes : accréditation, transport et programme volontaires. Ce fut un travail monstrueux mais l’expérience aura été belle pour nous et pour les talents concernés.

SBB : Un mot sur vos offres de formation dédiées aux métiers de l’événementiel sportif ?

KA : Nous avons lancé cette offre pendant la période covid pour essayer de compenser le vide de l’évènementiel. Cela nous a permis de délivrer des projets de formation, notamment pour Campus 23.
Désormais, nous avons recruté une personne dédiée à cette activité avec l’ambition de développer significativement cette activité. Nous sommes en train de finaliser notre positionnement.

SBB : Etes-vous à la recherche de fonds, de partenaires ?

KA : Le plus dur en termes de financement semble être derrière nous et avons la chance de pouvoir nous auto-financer. Mais nous commençons en effet à regarder le fonctionnement d’autres univers de l’évènementiel (musique, corporate, mode…) afin de voir si notre solution peut être utile sur ces segments de marché.

SBB : Quelles sont vos principales difficultés rencontrées pour le moment dans ce projet entrepreneurial ?

KA : Le covid vient naturellement en premier puisque notre activité est par nature évènementielle. Mais a part cette épreuve que tout le monde a subi, nous rencontrons les mêmes difficultés que toute démarche entrepreneuriale : la trésorerie, se structurer en pleine croissance, la peur du vide … A court terme, notre plus grand challenge est surtout de préparer l’après Paris 2024.

SBB : Les RH sont votre quotidien mais au sein de FYVE, comme gère-t-on au quotidien les nouveaux projets, les recrutements pour grandir ? Recrutez-vous en ce moment ?

KA : Nous sommes 11 salariés et nous sommes plutôt dans une phase de structuration / consolidation que de recrutement. L’après JOP reste une énigme et nous avançons donc petit à petit sans bruler les étapes.

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