Rugby / TOP 14 – L’ASM Clermont Auvergne équipée de protège-dents connectés pour mesurer la violence des chocs

Photo ASM Clermont Auvergne

L’ASM Clermont Auvergne a été choisie par World Rugby pour participer à une étude sur l’incidence des impacts subis par les rugbymen. L’intensité des chocs que subissent les joueurs, avec les adversaires ou le sol, va être enregistrée grâce à des protège-dents connectés.

Mesurer en fréquence et en intensité la violence des chocs au rugby. C’est l’objectif d’une étude menée par World Rugby. L’instance internationale a choisi trois clubs européens auxquels elle a fourni des protège-dents connectés : le Leinster (Irlande), Trévise (Italie) et l’ASM Clermont Auvergne.

Ces technologies quantifient « l’incidence, la force et la répétition des impacts subis » par chaque joueur que ce soit à l’entraînement tout au long de la semaine et lors des matches officiels du week-end.

Prevent Biometrics à l’origine

Comment ça marche concrètement ? Le club auvergnat dévoile quelques détails. « La société américaine Prevent Biometrics a mis à disposition du club une caméra optique permettant de scanner les mâchoires des joueurs auvergnats avant de créer sur mesure les protège-dents connectés intégrant une puce capable de transférer les données recueillies par l’accéléromètre également incorporé au système », peut-on lire sur le site de l’ASM.

Le champion de France 2017 suit à la lettre le protocole établi par World Rugby avec « une utilisation systématique des protège-dents » synchronisée avec un suivi vidéo des séquences d’entraînement. « Les protège-dents sont ensuite collectés et remis dans une valise fournie où ils sont individuellement désinfectés grâce à une lampe UV, explique Rémi Gaulmin, médecin pour l’ASM. Les données sont ensuite transmises, sans contact, durant la charge des protège-dents. »

Photo ASM Clermont Auvergne

C’est ensuite la cellule de World Rugby en charge de cette technologie qui traite les données. Tout se fait à distance.

« C’est un ressenti, difficile de le quantifier »

« Je crois que c’est important d’être acteur de notre sport et d’avoir la possibilité de le faire évoluer vers plus de sécurité et une plus grande prise de conscience », concède Rabah Slimani, pilier clermontois et ancien joueur du XV de France. « Franchement, aujourd’hui, je suis incapable de dire à quelle intensité et à quelle fréquence nous sommes soumis à des chocs. Nous avons forcément un sentiment. Nous savons tous que les chocs sont plus intenses lors des matches mais c’est un ressenti, difficile de le quantifier… »

L’intérêt de cette étude novatrice sera de mettre en perspective des chiffres sur les sensations ressentis par les joueurs.

Pas limité à la protection des commotions

« On a tendance à vouloir simplifier cette étude à la protection des commotions, ajoute Rémi Gaulminmais la commotion cérébrale n’est pas toujours corrélée à l’intensité de l’impact. Il sera, en revanche, intéressant d’intégrer cette notion d’intensité et de répétition de chocs aux autres données que nous possédons comme le suivi GPS ou la mesure de la fréquence cardiaque pour une meilleure compréhension et par conséquent une prise en charge globale des joueurs professionnels plus pertinente ».

Cette technologie n’est toutefois pas une première sur les terrains de rugby. L’an dernier, les clubs du championnat anglais ont commencé à utiliser ces protège-dents.

En novembre, les sélections féminines d’Angleterre et de Nouvelle-Zélande avaient emboîté le pas. « Rendre le rugby plus sûr est extrêmement important et nous sommes ravies d’y contribuer », avait alors concédé Sarah Hunter, capitaine du XV d’Angleterre, à l’AFP. A l’instar du football américain aux Etats-Unis, le rugby s’inquiète (trop?) doucement du problème de la violence des chocs dans son sport.

 

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